abdallah - café allongé lyrics
[couplet 1]
maman, maman, va voir papa qui pleure dans le salon
c’est déjà décembre, j’ai mal au cœur de voir que votre douleur s’allonge
j’ai mal au cœur de voir qu’il n’y a pas de sapin
demain matin, t’en prendras un et tu mettras ta robe satin
tu me connais, je n’suis pas fan de ces périodes de fêtes
ce soir, j’ai envie d’croire qu’le père noël te livrera cette lettre
quand il fera nuit, j’p-sserai t’couvrir avec ton plaid
cette vie est laide, jusqu’à mon dernier souffle, j’aurai crié à l’aide
dis à papa que je m’en veux pour nos confrontations
malheureus-m-nt, la mort m’a fauché sans convocation
il avait un bon taf, moi, j’n’ai même pas ne serait-ce qu’une vocation
mais rien n’nous appartient, même nos corps ne sont qu’une location
tant d’heures perdues à s’engueuler dans des débats
comme quand je lui avais montré c’rappeur en père noël, des barres
il était tout c’que j’voulais être mais tout c’que j’n’étais pas
j’aurais dû lui dire : “je t’aime” au lieu d’me dire qu’il n’m’aimait pas
[refrain]
i want it, i want it
i want it, i want it
[couplet 2]
j’aimerais qu’tu dises à élise que… que je l’aime
que je l’aime du plus profond d’mon âme, oui, que je l’aime
que j’la regarde du ciel, et que j’le trouve tout aussi belle
elle qui me disait que l’amour vrai suscite la haine
nous, on s’est vraiment aimés, donc on s’est vraiment haïs
même si nos cœurs ont saigné, je voulais être son mari
elle m’a regardé dans les yeux, elle m’a dit : “c’est pour la vie”
puis elle est partie le jour où je l’ai trahie
han… ouais, j’avoue, j’ai fait le con
réveillez-moi, c’est un cauchemar, je joue un rôle, c’est pas le bon
maman, dis-lui qu’j’suis un gars bien, maman, dis-lui d’p-sser l’éponge
tu m’avais dit qu’c’est pour la vie même s’il faut traverser les monts
mais j’n’ai même pas dit un mot, même si j’savais qu’j’avais merdé
j’ai fait mon sac sans un regard, puis j’ai déserté
à c’qu’il paraît, une femme peut perdre sa fierté par amour
eh ben un homme peut perdre son amour par fierté
eh ouais, mon gars, moi, j’suis parti comme un homme
j’ai pris le tram’ puis le tro-m’, puis j’ai chialé comme un môme
j’ai pleuré à n’plus avoir de larmes dans le corps
j’étais qu’une feuille morte que le vent d’hiver emporte
pendant trois semaines, je n’mangeais pas, je n’dormais pas
je guettais devant ma fenêtre le simple bruit de ses pas
je croyais notre amour plus fort que ces amis qui nous séparent
je lui en voulais à mort de me laisser dans cet état
dis-lui que ça m’a fait du mal de n’pas la voir à mon chevet
telle une mère à la rescousse d’un fils qui la décevait
qu’j’aurais aimé qu’elle me prenne en main plutôt que de prendre une cuite
et qu’elle me sauve de mes démons plutôt que de prendre la fuite
tu lui diras qu’je veille sur elle, qu’elle ne s’inquiète pas du tout
que, si jamais elle se sent seule, qu’elle pose sa main autour du cou
maman, dis-lui que je l’attends, qu’elle me revienne à pas rapides
et qu’aucun autre homme la touche, j’lui ferai des gosses au paradis
[refrain]
i want it, i want it
i want it, i want it
[couplet 3]
attablés en terr-sse, à parler comme des attardés
on était six, y’avait d’la ‘sique et pas mal d’apartés
à part ça, pas grand chose que j’me souvienne
j’avais pris une décision, j’avais b’soin qu’on me soutienne
“qu’est-ce que j’vous sers ?” a demandé le serveur qui taffait
éric a répondu qu’un kil de rouge serait parfait
à la surprise générale, j’ai demandé : “un café
allongé, s’il vous plaît” pendant qu’les autres s’esclaffaient
je me suis jeté à l’eau, je leur ai dit qu’j’arrêtais l’alcool
qu’ils risquent d’être choqués, que, même la clope, j’en avais ras-l’bol
que j’allais m’convertir à l’islam d’ici peu
que ça allait m’discipliner, moi qui étais dissipé
j’bois ma première gorgée de café quand une seat débarque
trois hommes armés en sortent mais, au loin, je n’distingue que des barbes
ils s’mettent à rafaler sur les terr-sses, dans les ruelles
à ce moment, maman, j’ai compris qu’l’horreur est humaine
je vois du rouge partout, est-ce du vin ou est-ce du sang ?
mon café vient de tomber dans cette entrée renversant
tout près du verre, un homme me braque, puis ma fin fut annoncée
je n’m’attendais pas à boire mon café allongé
[outro (x2)]
maintenant que je n’suis plus là, dis-moi si tu t’sens seul
tu sais, on m’a fait du mal, j’espère juste qu’ils s’en veulent
maintenant que je n’suis plus là, dis-moi si tu t’sens seul
tu sais, on m’a fait du mal, j’espère juste qu’ils s’en veulent
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