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al (matière première) - chant traditionnel lyrics

“definitely a short shot”

[refrain (-2)]
je constate, j’écris, je rappe (“short shot”)
je fléchis, mon regret, ces frappes (“short shot”)
une p-ssion pour les rimes cruelles (“short shot”)
le ghetto ma nation, le rap mon chant traditionnel

[couplet 1]
je gratte dans mon appart’, la rue ouvre ses portes
mate qui souhaite son salut ou sa perte
il y a le rap qui l’écarte, il y a le rap qui l’escorte
à moi d’abattre mes cartes, je n’irai pas de main morte
suffisamment entraîné, c’n’est pas l’moment d’traîner
c’est noël, des pitbulls tirent le traîneau cette année
de p-ssage chez les mc qui font le tapin
je laisse un piège à loup sous le sapin
encore un matin dans l’esprit d’un -ss-ssin
on rappe, d’autres seront barytons, culture du baratin
sur le chemin entre l’enfer et l’olympe
c’est un peu glauque, ça ressemble à un bar à tainp
un collant pour l’antipop, un autre pour le braquage de la banque po’
je ne possède que mon honneur et mon arc
la france, je l’observe, je l’obsède
banlieusard, ma réputation m’précède

[couplet 2]
y a pas d’mouvement, c’est chacun pour sa peau
tu crois quoi, que le hip-hop c’est un kolkhoze ?
moi j’rappe comme j’cause, explicite par nature
illicite de par la conjoncture
on me convie à rester près d’un mur
à contenir mes humeurs sans devenir amer
d’alimenter les rumeurs
la rue meurt à pet-t feu
sous la canicule, le ghetto est un pet-t vieux
pointilleux, à cheval sur les principes
moi j’rappe, je ne vais pas te montrer mon slip
j’ai mon style, mon éthique, mon équipe
si leur rap c’est l’église, le mien est un hérétique
avec un sale destin de merde en héritage
traversant les banlieues comme lors d’un pélerinage
laissant derrière lui à travers quelques pages
les plus belles images d’incendie et de pillages

[couplet 3]
rien n’change, alors les rimes restent explosives
là où la couleur est décisives
les forces de l’ordre abusives, où les lascars récidivent
c’est l’asphalte all inclusive
l’avenir nous dira si nos rimes furent intuitives
si on a eu raison de se per-ta
les miens sont ces mômes qui foutent la france dans un piteux état
ces parents qui s’excusaient d’être ce qu’ils étaient
si mes rimes deviennent prestige, qu’elles ne me traînent pas trop haut
à certaines hauteurs, tout l’monde a le vertige
grandir en banlieue, ça oblige
bientôt vingt piges que j’ai investi sur les vestiges
loin de ces rappeurs si propres sur eux
qui semblent attendre une légion d’honneur
rompu au déshonneur, sans haie d’honneur
je mets un point d’honneur à ce que ma musique reste un bras d’honneur

- al matiere premiere lyrics

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