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antonin artaud - le retour d’artaud le momo lyrics

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l’esprit ancré
vissé en moi
par la poussée
psycho+lubrique
du ciel
est celui qui pense
toute tentation
tout désir
toute inhibition

o dédi
a dada orzoura
o dou zoura
adada skizi
o kaya
o kaya ponoura
o ponoura
a pona
poni

c’est la toile d’araignée pentrale
la poile onoure
d’ou+ou la voile
la plaque +n+le d’anavou

(tu ne lui enlèves rien, dieu
parce que c’est moi
tu ne m’as jamais rien enlevé de cet ordre
je l’écris ici pour la première fois
je le trouve pour la première fois)

non la membrane de la voûte

non le membre omis de ce foutre
d’une déprédation issu
mais une carne
hors membrane
hors de là ou c’est dur ou mou

ja passée par le dur et mou

étendue cette carne en paume
tirée, tendue comme une paume
de main
exsangue de se tenir raide
noir, violette
de tendre au mou

mais quoi donc à la fin, toi le fou ?
moi ?

cette langue entre quatre gencives

cette viande entre deux genoux

ce morceau de trou
pour les fous

mais justement pas pour les fous
pour les honnêtes
que rabote un délire à rôter partout

et qui de ce rôt
firent la feuille

écoutez bien :
firent la feuille
du début des générations
dans la came palmée de mes trous
à moi

lesquels, et de quoi ces trous ?

d’âme, d’esprit, de moi, et d’être ;
mais à la place où l’on s’en fout
père, mère, artaud et itou
dans l’humus de la trame à roues

dans l’humus soufflant de la trame

de ce vide
entre dur et mou
noir et violet
raide
pleutre
et c’est tout

ce qui veut dire qu’il y a un os

dieu

s’est mis sur le poète
pour lui saccager l’ingestion
de ses vers
tels des pets de tête
qu’il lui soutire par le con

qu’il lui soutirerait du fond des âges
jusqu’au fond de son trou de con

et ce n’est pas un tour de con
qu’il lui joue de cette manière
c’est le tour de toute la terre

contre qui a des couilles
au con

et si on ne comprend pas l’image
— et c’est ce que je vous entends dire
en rond
que vous ne comprenez pas l’image
qui est au fond
de mon trou de con, —

c’est que vous ignorez le fond
non pas des choses
mais de mon con
à moi
bien que depuis le fond des âges
vous y clapotiez tous en rond
comme on clabaude un aliénage
complote à mort une incarcération

re re ghi
reghéghi
geghena
a zoghena
a gogha

riri
entre le cu et la chemise
entre le foutre et l’infra+mise
entre le membre et le faux bond
entre la membrane et la lame
entre la latte et le plafond
entre le sperme et l’explosion
tre l’arête et tre le limon

entre le cu et la main mise
de tous
sur la trappe à haute pression
d’un râle d’éjaculation
n’est pas un point
ni une pierre

éclatée morte au pied d’un bond

ni le membre coupé d’une âme
(l’âme n’est plus qu’un vieux dicton)
mais l’atterrante suspension
d’un souffle d’aliénation

violé, tondu, pompé à fond
par toute l’insolente racaille
de tous les empafrés d’étrons
qui n’eurent pas d’autre boustifaille

pour vivre
que de bouffer
artaud
mômo
là, où l’on peut piner plus tôt
que moi
et l’autre bander plus haut
que moi
en moi+même
s’il a eu soin de mettre la tête
sur la courbure de cet os
situé entre +n+s et s+xe

de cet os os sarclé que je dis

dans la crasse
d’un paradis
dont le premier dupé sur terre
ne fut pas le père ou la mère
qui dans cette antre te refit
mais
je
vissé dans ma folie

et qu’est+ce qui me prit
d’y rouler moi aussi ma vie ?
moi
rien, rien
parce que moi
j’y suis
j’y suis

et c’est la vie
qui y roule sa paume obscène

bien
et après ?

après ? après ?
le vieil artaud
est enterré
dans le trou de la cheminée
qu’il tient de sa gencive froide
de ce jour où il fut tué !

et après ? après ?
après !

il est ce trou sans cadre
que la vie voulut encadrer

parce qu’il n’est pas un trou
mais un nez
qui sut toujours trop bien renifler
le vent de l’apocalyptique
tête
qu’on pompe sur son cu serré
et que le eu d’artaud est bon
pour les souteneurs en miserere

et toi aussi tu as la gencive
la gencive droite enterrée
dieu

toi aussi ta gencive est froide
depuis infiniment d’années
que tu m’envoyas ton cul inné
pour voir si j’allais être né
à la fin
depuis le temps que tu m’espérais
en raclant
mon ventre d’absent

menendi enenbi
embenda

tarch enemptle
o marchte rombi
tarch pai et
a tinenptle
orch pendu
o patendi
a marchit
orch yorpch
ta urchpt orchpt
ta tou taurch
campli
ko ti aunch
a ti aunch
aungbli



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