cause commune - desperados lyrics
[partie 1]
[couplet 1 : 7m]
j’ai toujours su qu’ça serait un handicap
quand, ton crew, c’est quatre blancs qui rappent et un gentil black
et faire du son dans cette région d’merde
nous aide à justifier nos échecs et nous donne une bonne raison d’perdre
à quinze ans, j’me disais : “j’me laisse deux ans pour percer”
aujourd’hui, j’ai vingt-cinq ans, on n’a toujours rien fait
ma meuf me parle de gosse, j’esquive le sujet
je sais qu’c’est abusé mais j’me sens tellement épuisé
j’m’isole dans mes rêves, la tête dans les nuages
j’attends plus l’coup d’foudre, j’attends l’orage
du coup, vivi pète un câble, les portes claquent
ça m’étonne même que nos voisins n’aient pas porté plainte
et notre appart devient le théâtre de notre comédie
le moindre sujet abordé devient une polémique
je sais qu’j’suis pas l’premier connard à écrire un texte
sur ses doutes et ses prises de tête avec sa meuf de merde
mais, là, c’en est trop, je sens qu’j’vais exploser
si je gerbe pas cette merde qui me fout la nausée
vite, menz, branche le micro, je dois poser
j’ai jamais rien fait car j’ai jamais osé
j’ai jamais été au bout des choses, j’ai
commencé tant de projets mais j’ai abandonné
au lieu de foncer jusqu’au sommet
comme si ma flemme atteignait seulement mon sommier
endormi sur mes lauriers, j’me suis laissé porter
plutôt que d’faire en sorte de m’exporter
et ce morceau né dans l’écorce dans ce corps morcelé
par mon divorce avec morphée
j’ai morflé, on m’a discriminé
si t’imagines pas, j’vais t’aider à t’en faire une idée
imagine-toi sur scène devant des mecs qui te prennent pour une merde
tout ça parce que t’es qu’un putain de blanc bec
des gamins de huit ans te traitant de sale pet-t blanc
pendant que tu chantes en puisant dans tes sentiments
mais, devant tous ces gens t’insultant, tu sens plus tes jambes
et, sans que t’y penses, tu penches dangereus-m-nt
vers la dépression ; cette fois, j’arrête tout
allez vous faire foutre, j’fais mon dernier son
j’vous donne mon âme en peinture, bandes de vautours
voici ma carc-sse, adieu matias !
[couplet 2 : kesti]
on m’a dit : “kesti, arrête, t’es plus là quand t’es pilo
tu fumes trop d’cigarettes puis j’te parle même pas des pilons
t’as perdu deux/trois kilos, tu t’es trop pris pour un pilote
mais, p-sser un troisième permis, c’est mieux que d’se prendre un pylône
au moins, pendant une pige, tu risqueras de tuer personne
relativise, mate la douleur endurée par certains, poto
t’as ta famille et tous tes membres
mais rappelle-toi le soir où t’as failli ne plus les voir
avec quatre grammes dans l’sang, tu t’prends trop pour superman
t’es trop souvent soûl au bar, tu finiras en cure thermale
ou sûrement en cendres, ton cercueil sera un tupperware
tu paies rien pour attendre si t’as du métal dans ton tiroir
tu détériores la vie de tes potes par périodes
t’intériorises trop d’trucs mais tu perds pas l’nord”
j’avoue, j’avais jamais autant gêné les gens
jeune, j’aimais les légendes mais les joints ont emmêlé mes jambes
j’aimais les ambiances glauques et les orages
les ciels nuageux, enneigés, et j’ai mes raisons
j’ai jamais su gérer mes sons ni suggérer mes songes
quand j’suis soûl, j’arrive même plus à libérer mes sens
j’suis qu’un cas soc’, c-sse cette envie de ne plus casquer
les -ss’decs gâchent ma vie, j’suis qu’un dossier cl-ssé
j’me cache derrière ma casquette pour pas démasquer
le mal qui s’créé dans ma tête, qui veut me scalper
ras-l’bol de ces rappeurs acteurs de leurs bêtises
qui font l’apologie du vice et disent parler avec le cœur
ras-l’bol de tous ces hypocrites qui m’disent de continuer
je sais qu’tu souhaites que j’disparaisse avec le temps
ras-l’bol des majors, de l’industrie du disque
de l’indé’ qui s’lamente du buzz parce qu’il en distribue qu’dix
ras-l’bol de ce bordel, de ce pet-t monde que chacun s’fait
de ces rituels futiles où chacun s’plaît
le gamin qu’j’étais voulait faire sa vie en australie
aujourd’hui, l’homme que je suis a comme un goût de nostalgie
les regrets d’un gosse fragile : voilà c’que j’décris
les mariages avec la pillave finissent en nuits d’noces tragiques
oublie l’mec dans l’hall que tu croisais au lycée
je charbonne l’écriture avec un cerveau carbonisé
j’p-sse ma vie à détruire celle des autres, à m’alcooliser
sans cause commune, j’suis qu’anthony en train d’agoniser
[partie 2]
[couplet 3 : kesti]
j’vois que des bâtards clashent mais déclarent que non
ton qi est égal au chiffre de mon département
moi, j’taffe, gratte, prépare mon débarquement
j’écris tous les soirs dans l’noir mais j’ai carte blanche
en c’moment à part les bars, boîtes, j’côtoie peu d’monde
j’suis en mode squattage de matelas gonflable en appartement
j’ai une quenelle pour les femelles qui écartent l’entre-jambe
lentement, j’empoigne mon xxx et j’te rentre dedans
quand j’te prends par derrière, j’te parle par devant
j’ai aucun plan de carrière, j’suis sponso’ par le vent
j’ventile, j’balance des sos aux chaud-sses
j’espère être un show-man mais j’reste un mec au chômage
j’m’invente une ex et un masque : est-ce honnête ? je sais pas
en tous cas, y’aura du coup franc lors du prochain match
allez, baissez-moi la braguette et léchez-moi la grappe
m’adressez pas la parole et, si c’est une pute, laissez-la m’avoir
[refrain : kesti] (x2)
j’ai la drague et la prestance
d’un guignol de foire
j’me pignole, le soir
mon foie : j’crois qu’il est mort de soif
il m’dit : “va t’faire voir”
t’en reprends une, ce soir
[couplet 4 : kesti]
c’est moi la bête de foire, le funambule sur le fil du rasoir
chaque soir, la foule veut voir si je me foire
j’incarne pas un héros
mais, si j’existe, c’est grâce au rôle ironique de mon seul numéro
il verront, j’ai l’nez rouge, en général, ils riront
j’les arrange comme bon leur semble, parfois, j’les dérange
quand ils voient sous mon masque, leur regard est si différent
une personne à clermont-ferrand m’a traité de pestiféré
j’ai fait en sorte de mettre au point ma stratégie
j’ai vidé, lâché ma colère contre mes collègues trapézistes
la bête de foire continue à faire son cirque
c’est certain qu’il emportera ces rires dans un cercueil
c’est cette pet-te bête de cirque qui fait croire que j’me la pète
mais j’évite d’être ce type qui n’raconte que de la merde
hun, je tise les restes de la veille
ma p-sse empeste la bière
[refrain : kesti] (x2)
[outro : kesti]
moi et les concerts, c’est comme l’aiguille dans la bote de foin
toi, tu parles de chiffres mais t’en fais peu comme un prof de maths
ke-ke-ke-ke-kesti
c’est moi la bête de foire
Random Lyrics