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créatures - il était un monstre assoiffé de cœur lyrics

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28 novembre 1132, colline noire, château abandonné

vampire : « d’une nuit infinie, je suis enfin réveillé
en haut de cette colline noire où s’égraine l’éternité
je vous vois, humains, êtres chétifs et timorés

comme lierre et chauvesouris, j’ai conquis cette bâtisse
ce château de solitude où je me reclus dans le vice
oooh, je me sens si faible, il faut que je me nourrisse

des légions de visages j’ai dû voir hurler
myriades de corps exsangues j’ai abandonné
pucelles de jadis j’ai pu envoûter
oncques n’attendra la félicité

soumis encore une fois à la procession ripailleuse
exhumation nocturne dans une maison malchanceuse
pas de fleurs d’ail à la porte ! quelle négligente gueuse

quelle beauté subtile, ces hanches, ces reins
ce cou gracile, cette peau blanche : un festin
j’ai envie de caresser son dos dans son sommeil prude
conjuguer ce corps si beau à mes années de solitude

je veux profaner ses chairs et je veux goûter sa jeunesse
mais je veux aussi l’aimer, je veux que l’on soit en liesse
ce n’est qu’un vulgaire banquet pour oiseau de tristesse
impossible ! ce visage, c’est celui d’une déesse

j’aimerais la séduire, l’enlever, la protéger, l’embr-sser
faire d’elle chair de ma chair, sang de mon sang, race de ma race
ma source de vie, mon amante, ma compagne, mon épouse
je veux qu’elle partage ma vie, être à ses côtés pour l’éternité
la la lala la la lalalala

seul en ma demeure, -ssoiffé, je me sens changeant
dans ma gorge et dans mon cœur m’envahit le dégout du sang
et si, à présent, plus rien n’était comme avant ?

16 janvier 1133, colline noire, château abandonné

me tenir au pied du lit comme il sied à un soupirant
retourner à cette chaumière tel un furtif amant
vite ! ma cape ! mon couvre chef ! et sans regrets : en avant

mais qui ose donc nous déranger ?
quelle est cette horrible chose à son chevet ?
tu regretteras d’avoir approché ma bien aimée

ta chair est putride, ton goût répugnant
ton sang est fétide, tu ne sembles pas vivant

décevant, tu n’es qu’un monstre éclopé
c’est tout ? te voilà déjà à terre ?
oh, je me sens mal, qu’ai-je donc ingéré ?
je n’aurais pas dû
ses fluides
délétères ? »



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