dominique a - le convoi lyrics
ils avancent lourdement dans le jour qui surgit
la route s’ouvre comme une plaie
qui se referme sur leur p-ssage
et qu’ils ouvrent comme une plaie
au pied de grands barrages, ils s’arrêtent et s’endorment
ils rêvent de fruits et de baies
de charbon posé sous le feu à ciel ouvert
ils rêvent de fruits et de baies
bientôt, bientôt, tu les verras
comme un fleuve naissant au grand jour
bientôt, tu verras le convoi
et tu prendras peur de l’amour
ils s’échangent des signes
comme des mots d’une langue inconnue
d’un pays qui ne veut rien dire
et dont l’histoire s’est perdue
ils marchent sur le couloir
d’un temps de longue haleine ;
ils ne fuient pas mais ils sont prêts
à prendre ce temps par les rênes
bientôt, bientôt tu les verras
comme un fleuve naissant au grand jour
bientôt, tu verras le convoi
et tu prendras peur de l’amour
on dit “la fatigue les tuera, la mort
n’est que l’autre nom du chemin qu’ils ont pris”
mais rien ne dit, non, rien ne dit
à les voir, qu’ils vivent encore
même s’ils marchent et se sourient
même s’ils rêvent de fruits et de baies
qu’ils ouvrent la route comme une plaie
rien ne nous dit, non, qu’ils vivent encore
bientôt, bientôt, tu les verras
comme un fleuve naissant au grand jour
bientôt, tu verras le convoi
et tu prendras peur de l’amour
l’amour est le grand oncle qui mène le convoi
c’est l’intenable promesse, l’incert-tude absolue
c’est le miracle d’un sommeil lié au miracle des rues
qui, envenimées, d’un même élan se soulèvent ;
une seule main pour guide, le route ne ment pas
la route ne mentira jamais
où qu’elles les mènent, à ceux qui ont joint le convoi
la route dit tout ce qu’elle sait
bientôt, bientôt, tu les verras
comme un fleuve naissant au grand jour
bientôt, tu verras le convoi
et tu prendras peur de l’amour
c’est une force immense, c’est l’irrigation même
le flux du sang des morts qui rouvre les fontaines
les valves qui tournaient, les canaux qui laissaient tout p-sser
les fluides les plus troubles, les eaux les plus salées
c’est ce fardeau rêvé qui les mène et qui freine
l’avancée du convoi, les pas sont si chargés :
tant d’efforts pour sentir s’écouler dans ses veines
le flux du sang des morts ravivant les fontaines
certains flanchent en chemin ; la route se referme
sur eux, maquillés d’herbe et de nuit ;
ils rêvent encore et le rêve les préserve
ils ne sont ni vivants ni morts
ils sont de l’ombre qui pâlit
car hors du convoi
il n’y a plus d’espoir à perdre
plus de regard à capturer
d’alvéoles baignées de lumières ;
hors du convoi
le temps est un billet froissé
une banque aux avoirs gelés
un périple de sédentaire
et là, maintenant, tu les vois
comme un fleuve naissant au grand jour
et tu te glisses dans le convoi
effrayé de mourir d’amour
et tu te glisses dans le convoi
dans le fleuve qui emporte tout
une route s’ouvre devant toi
qui se fermera derrière nous
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