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fred nevché - alors il y eut lou reed lyrics

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[couplet unique]
alors il y eut lou reed et sa ville préférée, new york, et toute cette poésie sortie de son cerveau défoncé aux électrochocs
des milliers de neurones dévorant tout sur leur passage, et lui qui tombe à pic
lui en forme de rockstar, le visage tourmenté, bien sûr, et triste, bien sûr
et ses grands yeux comme ceux des têtes de morts taguées sur lеs murs des chiottes des bars glauquеs
“new york, new york, new york”, la messe est dite, nan, pas encore
lou reed envoie tout balader avec “mmm”
“mmm” ? mmh, nan, rien de réjouissant, de pétillant, plus rien de pop, “m” comme metal, “m” comme machine, “m” comme music
ca fait “metal machine music”
il était temps qu’on entende quelque chose de monstrueux, il était temps qu’on entende quelque chose d’impossible, il était temps qu’un bruit encore plus long qu’une phrase sèche et brutale nous fasse du mal
voilà, il était temps de faire un sacrifice pour que le rock devienne une religion ratée avec pour idole lou reed en totem angoissant
feedback, distorsion, j’imite le son de safinder devenues folles à lier
je ne blague pas, les new yorkais sont des gens très sérieux quand il s’agit de poésie, surtout lou reed qui est quand même de toutes les fleurs du mal, la plus vénéneuse
la preuve : “shiny, shiny, shiny boots of leather
whiplash girl child in the dark
comes in bells, your servant, don’t forsake him
strike, dear mistress, and cure his heart”
ah d’accord c’est beau, c’est même très beau, mais, mais c’est quand même plus puissant et plus avant+gardiste
feedback, distorsion, des onomatopées ? certainement pas
lou reed dit qu’il connaît toutes les fréquences de metal machine music
lou reed dit que dans metal machine music c’est juste des guitares, des guitares, des guitares
lou reed dit que quiconque est capable d’écouter metal machine music jusqu’à la quatrième plage est encore plus malade que lui
lou reed dit que metal machine music est un album qui n’est pas fait pour être écouté parce qu’il n’a pas voulu s’enfermer dans une rythmique, ou une boucle, ou une tonalité
64 minutes d’épilepsie, pas une de plus
ok ce n’est pas de la musique mais ce n’est pas de l’art non plus, lou reed envoie tout balader
“il ne va pas très bien”, “c’est du suicide”, nan, il est punk, “quoi ?”, punk, p+u+n+k :
un punk est quelqu’un qui détruit parce qu’il est toujours en colère
même le docteur bettelheim qui soignait à l’époque des enfants autistes qui saccageaient tout dans son institut de chicago dans un tunnel d’obscure souffrance, n’aurait jamais imaginé ça
tenez, en parlant d’enfants, saviez+vous qu’en 1973, soit 2 ans avant metal machine music, lou reed et son producteur ont fait enfermer deux bambins dans un studio pour enregistrer leurs pleurs pour une chanson de l’album berlin qui était en préparation ?
“votre mère est partie, vous ne la reverrez plus jamais”
si ça c’est pas punk…
“strict stereo separation”, dit+il
si ça c’est pas punk…
“strict stereo separation, no panning”, dit+il
si ça c’est pas punk…
“strict stereo separation, no panning, no phasing”, dit+il
si ça c’est pas punk…
“strict stereo separation, no panning, no phasing, no”, dit+il
si ça c’est pas punk…
des spots blancs braqués sur lui contre un immense fond noir et puis, plus rien
c’était une bête de scène, un animal furieux, qui n’avait pas de haine, on voyait dans ses yeux des arcs électriques, et des lumières brûlantes, il chanta la chronique, de nos vies très violentes, il chanta sans chanter, tous ces mini+suicides, dont on n’ose pas parler
il s’appelait lou reed



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