la rumeur - à les écouter tous lyrics
[casey & acto]
j’ai fait l’inventaire de mon aventure
en déduis qu’ici c’est se taire derrière leurs devantures
j’ai fait le tour de la question et les questions me tournent autour
chez des tarés, un parcours d’embrouilles à 10 000 lieues du soleil
des tartares et des pourtours
et pourtant, par terre, autant d’entraves, trop peu d’entraide
et, entre-temps, la plupart des nôtres qui s’entretuent
mon constat est béant et aberrant, jeunes bandits apeurés
les yeux sous bandeau, prêts à pleurer
a les écouter, on est tous du mauvais côté, du mauvais quota
persona non grata venus juste pour les gratter
ingrats, aigris et ratés, tas de re-nois et de ratons
immigrés à dénigrer et à mater sous le bâton
un baptême d’hématomes ayant pour thèmes : amertume
blessures intimes et chrysanthèmes
deux êtres, un t-tre, deuxième chapitre
spécial homicide, docteurs en lettres endoctrinant par litres
[sheryo]
j’acc-mule les frustrations, le stress et les sales pulsions à chaque pulsation
dans toutes les situations
je suis le coupable idéal, le suspect usuel
dans mon monde la répression n’a rien de virtuel
on m’a demandé d’oublier qu’il y avait des champs de came à paname
mais je suis blessé dans mon ego et séquestré dans le ghetto
considéré comme un apprenti-terroriste
ou un délinquant récidiviste par les journalistes
a écouter ces brêles, mes séquelles seraient irrémédiables
et je ferais mieux de venir avec eux et les feu-keus prier le diable
les gars comme moi marchent avec des pilules de cyanure
et kiffent quand les racailles aussi commettent des bavures
foutre la merde dans un monde où les rapaces portent des costards
et où les pauvres connes peuvent devenir des pop stars
je suis un cauchemar qui se propage comme une rumeur
avec des textes qui font “reup” parce qu’ils parlent au peuple
[le téléphone arabe]
en grand un, retiens bien, c’est le téléphone arabe
et en putain de grand deux, je maîtrise chacune des mes syllabes
ma perfection provient d’un complexe, c’est sûr
faut croire que leurs bavardages m’ont eu à l’usure
donc je les en remercie
même si c’est leur sale haleine française malodorante que je fuis
celle de générations nourries à la chair de truie
celle qui suit le bon vieux vent écorcheur d’ici, même en territoire ennemi
a les écouter tous, ou à vouloir les ignorer, à les entendre tous
leurs pensées atteint n’importe quel abruti
donc un être sans tourment qui n’est pas chez lui
ne vaut pas plus pour moi que l’un de ces stupides gaouri
ce que t’appelles exotisme, je l’appelle terrorisme
parce que ce foutu couplet que t’ingurgites comme un délice
c’est la merde la plus emmerdante et j’insiste
[philippe le bavar]
soit je rase les pelouses de leurs parterres
ou alors je dégage par charter, moi et mon sale caractère
paraît que je verse pas de larmes incolores quand c’est gore
et qu’on arbore un étendard à la tête de mort
l’artillerie lourde est dans le coffre
pour qu’on nous suspecte jusque dans nos strophes
a les écouter tous, y’aurait de la haine dans nos chromosomes
si tu veux pas en être témoin, faut pas traîner dans notre zone
[mourad]
a les écouter tous, je devrais offrir ma fierté en pâture
être coté en bourse, augmenter la chair sur mon ossature
là où le mensonge règne, les grands pontes s’activent autour des machines à rêve
les moutons font plus que de la laine, bêlent dans la cour
prennent de la graisse au corps pour p-sser au four
trop sourds pour percevoir la hache sur l’affûtoir
l’issue est simple : la fausse commune ou l’abattoir
[ekoué]
a les écouter tous, quand l’africain sort de sa brousse
soit il est plein de rancune, soit il en branle pas une
les “bwoys” poussent la parano, jusqu’à extraire de l’anthrax dans ce morceau
la double peine dort au coin de ma rue alors qu’un faux p-sseport coûte la peau du cul
j’épouse cette funeste époque les yeux ouverts
et garantis sur facture mes fournitures de guerre
[hamé]
a les écouter tous, des gravats remuent dans nos estomacs
ceux d’une sale race de rats qu’on cultive en esp-ce clos
ça fourmille, ça grouille et ça pille jusqu’aux entrailles de leur mère
qu’on nous donne une vache à traire et on lui refile la peste
espèce de tache cr-sse, vicieuse et perfide
nos spermatozoïdes auraient frayé un chemin
au cœur de leurs campagnes
aux confins des vagins de leurs filles et de leurs compagnes
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