ladea - boîte crânienne lyrics
[intro]
yeah souvent j’entends cette mélodie
qui tourne et qui résonne dans ma boîte crânienne
elle me rappelle l’époque où on faisait pas de feat pour avoir un nom
l’époque où on rappait pour un oui ou pour un non
du porche au préau du préau au porche
et on kickait sale
[couplet 1]
j’rêvais de refaire le monde l’intérieur et ses contours
j’avais le survêt lacoste et puis les cheveux courts
quand on me demandait ce que j’voulais je disais je veux tout
j’étais pas dans l’rap j’avais la rage comme si j’étais de retour
c’est sûrement là que j’ai appris le plus
quand on s’déplace en tribu qu’on forme nos rimes au coin d’un abribus
j’ai fait du rap mon amant mon ami mon amour
je le veux je l’avoue à la vie à la mort
j’accroche au rap parce que la vie n’est qu’une patinoire
un peu plus tard je ferai le mur pour kicker en bas de chez moi
et j’arrête pas de réfléchir au lycée j’me fais chier
d’autant plus qu’mes plus grands rêves sont en train de rétrécir
et puisque personne d’autre n’allège mon cœur de glace
il mérite bien que j’f-sse péter quelque heures de cl-sse
pour pimenter ma vie d’ado qui n’a rien de fantastique
tard le soir sur face b j’revisite quelques cl-ssiques
et j’ai jeté des tas de bouteilles à la mer pour que mon ennui ricoche
c’est sûrement un jour de foot qu’est né [???]
et l’envie était colossale tous mes potos le savent
des souvenirs et des textes forgés dans la polo sale
inépuisable comme une duracell quand vais-je le dire -ssez
à seize piges j’avais la rime pour tous les terr-sser
loin de l’école et de la m-sse salariale
l’inspi trouvée entre un mélange de sky une cannette de bavaria
donc j’écris sans m’rendre compte que j’y p-sse des heures
j’voulais croquer le monde et le faire tourner sur un doigt comme un basketteur
j’ai vite compris la rime et l’maniement du bic
et quand j’abuse maman demande gentiment de baisser la musique
et ouais le kho la vie a fait de nous des lil’ shark
à croire, qu’il y a plus que nous qui voyons le rap comme un échappatoire
et même si le parcours de quelqu’un en dit long
il n’y a pas de morale a cette histoire ce n’est pas leur du bilan
[pont]
yeah avec le temps j’entends toujours cette mélodie
qui tourne et qui résonne dans ma boîte crânienne
et elle me dit que j’suis partie pour la raper toute ma vie
pour un oui ou pour un non
de mes proches au très haut
du très haut à mes proches et je kickerai ça
[couplet 2]
j’rapperai jusqu’à soixante ans même si l’enjeu est de taille sa mère
si je rappe toujours le même texte c’est que j’ai alzeimer
j’aurais la cote je rendrai tous les p’t-ts vieux hystérique
et j’écrirai des cl-ssiques entre deux épisodes de derrick
à chaque chute de tension j’me mettrai à l’ombre quelque temps
excusez ma diction si j’ai déjà perdu quelques dents
faut bien qu’on se décontracte la retraite c’est monotone
et j’embaucherai un ingé son rien que pour régler mon sonotone
j’me battrai encore pour mon rap et ma rime c’est dit
mes enfants s’appelleront tupac ou slim shady
je leurs dirais que la vie est courte ça s’joue a une heure près
il y a des chances pour que leur pédiatre s’appelle docteur dre
j’leurs dirai ce qui m’a rendu heureuse et ce qui m’a pincé le cœur
j’leur montrerai que je vaux toujours le coup avec un pacemaker
qu’on est devenu des chevaux de courses on est plus des pet-ts ânes
avant de monter sur scène on se fera des mélanges de tisanes
on discutera des heures en parlant de nos vies
et chaque nouveau rappeur ne sera pour nous qu’un novice
j’espère que j’aurais voyagé visité les cinq continents
j’en remettrai une couche même si j’ai l’âge d’être incontinente
on sera dans des maisons de repos et plus dans des parkings sombres
si le beat s’accélère c’est que bébou a parkinson
ça rap en bas donc j’pars en tête entre parenthèse
j’finirai par défendre mon art en charentaises
j’espère que j’aurais fait le zénith comme le soleil à midi
et qu’à mon enterrement ils vous p-sseront du biggy
certains auront de l’amour pour nous et d’autres auront du mépris
j’suis sûr que c’est pas pour ça qu’on finira aigri
et ouais le rho la vie a fait de nous des lil’ shark
à croire qu’il y a plus que nous qui voyons le rap comme un échappatoire
et même si le parcours de quelqu’un en dit long
il y’a pas de morale a cette histoire c’est pas l’heure du bilan
[outro]
yeah c’est pas l’heure du bilan
l.a.d.e.a. au mic
je sais même plus quand j’ai commencé
j’suis pas sûr que j’finirai un jour
yeah qui veut ça
j’suis partie pour rapper jusqu’à la fin d’ma life
en 2011
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