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l'algérino - dérapage contrôlé lyrics

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[intro]
les gens me parle de la rue
moi j’y ai vécu et j’ai tout perdu
chaque jour que dieu fait
je me lève avec pleins de regrets
et je porte cette trace
que même le temps ne pourra effacer
j’ai fait souffrir ma mère
que dieu me pardonne, elle a vieilli avant l’age
c’est vrai j’ai fait de l’argent
mais à quel prix j’ai fait couler le sang
la prison c’est la merde
et dehors c’est la mort
crois moi la rue ça a rien de glorieux mon frère
l’an dernier j’ai même enterré mon pet-t frère
que dieu nous pardonne et nous guide

[couplet 1]
tu as tout juste 15 ans, tu es dans une famille nombreuse
tu vois le daron bosser dur pour remplir le frigo
tu as grandi dans un quartier
pour toi c’est les mêmes saisons
tu ne vois que du béton des grands roulés des bédos
tu as rien à foutre de l’école pourtant pas plus con qu’un autre
collectionne les heures de colles au lieu de ramener des bonnes notes
la daronne s’fait du souci
elle a déjà vu ton grand frère tomber pour des conneries
vendre des barrettes de sh-t
peur de voir le même schéma se reproduire
elle te fait la morale jour et nuit pour t’éviter le pire
mais toi tu as la tête dure, tu dis maman t’inquiètes pas
j’ai intérêt de marcher droit, j’ai peur des roustes de papa
tu traines avec tes amis d’enfance comme tes frangins
tu as de l’intérêt que pour le foot et les gros engins
tu fais la prière et tu as peur du bon dieu
tu es un jeune sans histoire et tu as le respect des grands frères
mais les grands frères se font des sous et les sous ça rend fou
toi aussi il te faut du flouze pour t’acheter les dernières shoes
tu t’mets à faire des p’tis coups, des p’tis trucs de p’t-t con
des arrachés de sac à des vieilles qui n’ont que 6 sous
des vieilles qui peuvent être ta mère, ça tu n’en as rien à braire
tu fumes ta première cigarette et bois ta première bière
tu as arrêter la prière, tu commences à faire le fier
tu te mets à tenir les blocs, le quartier devient ton fief
18 piges tu commences à avoir des pulsions
attiré par les gazelles et les gazelles te trouvent mignon
fashion, tu as la crête, gel sur la tête
tu travailles les pecs la famille, le fameux “bsahtek”
ton répertoire est plein de gadji des biens, des khemja
tu fais plus la différence entre les filles biens et les filles d’joie
manque de peau, tu tombes sur une fille qui a beaucoup de vice
au lit c’est l’extase te fait gouter aux premiers délices
t’enchaines les délits, tu veux la mettre à l’aise elle
tu pars au charbon et comme laouni tu tombais pour elle
premier séjour en prison, le père au parloir
tu en as des frissons, tu gamberges, tu en dors plus le soir
t’enchaines les pétards, anesthésie mentale
tu ressors de cage comme un zombie
les yeux rouges et les doigts jaunis

retour à la case départ
retour à la casa
atmosphère électrique c’est la guerre comme à gaza
tu respectes plus ton père, tu cries sur ta mère
sur ta sœur dehors ta dulcinée te fait la misère
la daronne ne dort plus, elle a des ulcères
ce mal qu’elle intériorise se transforme même en cancer
premier choc tu la vois à l’hosto sous chimiothérapie
tu as de la peine et tu en veux à la vie
même sur son lit d’hôpital elle pense à toi
soucieuse de ton futur et de ce que tu adviendras
épreuves sur épreuves même ton père perd son boulot
plus de fric à la baraque et tu veux écouler des kilos de sh-t
en équipe, ça s’organise en réseau
rencontre un gros caïd qui t’avancera du liquide
survet’, sacoche lacoste, et paire de requin
tu es qu’un pet-t poisson dans un milieu de requins
arme à la main tu fais le voyou
mais tu es que le tapin d’un gros voyou
tu as beaucoup de fric mais aussi beaucoup de jaloux
les premiers à baiser ta femme quand tu te fais écrouer
les mêmes qui déboulent en moto cagoulés pour te fumer
c’est la loi du métier d’ailleurs dans une fusillade
tu perds ton meilleur ami et tu te mets à gamberger
tu penses à te retirer mais la fierté te retient
recherché tu pars en espagne avec le butin
tu vis la vie de rêve, les belles villas à marbella
tu te vides sur les belles signora de la jonchera
de temps en temps tu prends des nouvelles de ta famille
le grand frère s’est rangé et taffe, et ta mère en est ravie
il a même embr-ssé l’islam et porte la sunna
veut envoyer les parents à la mecque et à médina
dès que t’entends ça c’est le déclic ton cœur s’ouvre
marre de ce vice tu te rends compte que tu souffres
tu repars à m-rs-ille les accueillir à leur retour
aéroport de marignane, les anges sont de retour
les pèlerins sont vêtus de blanc, visages illuminés
ta mère te sert dans ses bras, tu ressens de la piété
tu as des frissons dans le corps, tu as des regrets dans le cœur
tu demandes pardon à ton père et tu embr-sses ta pet-te sœur
tu regardes ton frangin tu dis “qu’est-ce qu’il a changé, c’est devenu un mec bien”
tu as envie de lui ressembler, stopper cette vie malsaine, tu fais le bilan
la cavale ça coute cher et tu as claqué tout ton argent
toutes ces années de charbon, de risques, de pression
est-ce que ça valait le coup donc tu te remets en question
tu as envie de changer, tu décides de te ranger
mais des mecs avec qui tu as eu des litiges veulent se venger
mais le temps p-sse les gens te voient plus de la même façon
les rancunes s’effacent, dieu guide qui il veut de toute façon

et ouais l’algé tu as raison mon frère
y’a toujours une issue
moi j’ai fait de la prison
j’ai pas supporté j’ai pété les plombs
12 ans d’hôpital psychiatrique
pour avoir été mal compris
mais hamdoullah aujourd’hui je m’y remets pet-t à pet-t
tant qu’y a de la vie y’ a de l’espoir
et tant qui y’ a de l’espoir
il y est toujours possible de sortir de ce trou noir
peace



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