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médine - arabospiritual lyrics

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[couplet 1]
on s’était dit que d’une manière ou d’une autre on y arriverait
et que malgré tout sur le rap on parierait
macadam dans l’âme, me sers de l’art comme une arme
ma cabane le havre si la france est un arbre
en normandie, tout est b-n-l
si ce bled est un bananier nous en sommes les bananes avariées
une poignée de jeunes de quartier plutôt que les balles
placèrent les mots dans un barillet
coupent le c-n-l disney, voilà dix années
nos parents dissuadés par nos couplets designés
si dieu l’accepte, artiste à perpète
sans vraiment connaître le sens des termes « auteur interprète »
indépendante est la manière l’islam est la bannière
beaucoup disait qu’on s’ajoutait des barrières
mais bien plus fort que la consanguinité
l’islam est venu cimenter jusqu’à la plus pet-te cavité
appelle ça comme tu veux pour le plaisir
tantôt l’opium du peuple tantôt de l’hérésie
dans les récits prophétiques j’ai trouvé mon équilibre
de quoi enchaîner mes démons avec les chapitres d’un livre
elle est mon garde fou celle qui garde au garde-à-vous
mon garde boue quotidien si la dounia est une autoroute
d’un héritage paternel au nourrisson
j’obtiens des gants de boxe et les trésors d’un prénom
médine ! j’habite à 5000 km de cette ville
mais l’écho de son histoire résonne en moi comme un missile
comme une bénédiction une sorte d’armure invisible
qui m’a préservé du crime
de toute manière je n’étais pas fait pour être gangster
la moindre taffe sur un spliff m’aurait filé le cancer
j’aurai chopé la cirrhose avec une gorgée de scotch
embr-ssé des tonnes de murs en pilotant des moto-cross
la crosse à la ceinture je m’éclate un testicule à coup sûr
heureus-m-nt qu’on meurt pas de ridicule
ou je serai mort depuis des l-stres dans un bus
encore gosse aux cotés d’un poste qui jouait kriss kross
j’avais peut-être l’étoffe d’un bon boxeur
mais toute force de la nature possède les faiblesses d’un corps
frappe-moi le nez si tu veux l’effet de sangoku
à qui on sert la queue je serai ko à coup sûr
à la moindre pichenette je p-sse du bec
alors de daddy lord c j’endosse la partie poète
mon t-tre n’était pas sur un ring mais planqué sous des rimes
et de l’iceberg ma rage était la partie sous-marine
maritime seine c’est la qu’ma team sème
ses graines pour qu’un jour elles germent par dizaines
les médisants disaient que ça se terminerait dans deux ans
au final ça fait dix ans que ça doit faire deux ans
aucun ancien ne nous a pris sous son aile
aucun directeur artistique n’est venu nous signer sur son label
crier à l’aide même pas en rêve
écrire, une lettre, aux maisons de squeuds plutôt s’ouvrir les veines
c’est tout le mental de la maison
on partira le cœur léger sur l’estrade de la pendaison
et à raison d’un morceau par semaine
on parsèmera les bacs d’un album par semestre
par semestre, par semestre, par semestre…

[couplet 2]
moi j’ai le mal du siècle
depuis qu’à manhattan les tours jumelles ne décorent plus le ciel
sans vouloir romancer mon parcours officiel
j’ai déposé ma plume au profit d’un retour spirituel
individuelle retraite au sein des mosquées de quartier
aucune scène, aucun concert viendra me perturber
un aller simple pour le voyage intérieur
afin de réparer les cœurs que la vie matérielle détériore
une éponge à la place de la mémoire
moi j’ai le cerveau perméable à toutes formes de savoir
ne souris pas j’ai des sourates sous les soupapes
et j’aspire à devenir un livre saint sur pattes
lorsque enfin l’envie de rapper me dép-sse
moi en 2004 ma destinée me décl-sse
premier album : c’est l’autopsie d’une catastrophe
« eleven september » seulement présent dans quelques stores
c’était l’époque où les radios se prenaient pour skyrock
où pour ouvrir les portes fallait paraître au top ifop
mon pote, la rotation s’achète à coups de pub
mais le respect du public s’obtient à coups de plume
alors je n’écoute plus les ondes et leurs contenus
le game est une guerre dont l’issue est déjà convenue
les dés sont pipés par l’industrie friquée
la profession pour les provinciaux est plus que cryptée
on p-sse du groupe de quartier, au statut -ssociatif
de la société, au label qualitatif
géographiquement éloigné de la capitale
s’avère au final être un bien beaucoup plus qu’un mal
mais est-ce un signe que malgré tout ceci
ma carrière se dessine et mon chemin se désigne
en toute modestie c’est le conscient qu’on me destine
mes premiers sque-di se soldent en succès d’estime
les magazines se décident à nous citer
après le forcing bien connu des artistes de l’indé
j’enchaîne les compiles freestyle et featuring
ma culture devient de la confiture de barbituriques
en 2005 deuxième album en demi-teinte j’emprunte
les voix de la provocation pour tous les convaincre
et non les combattre avec un disque en forme de sabre
mais lutter contre soi reste le plus grand jihad !
j’amène un message de paix derrière une épée
mes pieds dans le guêpier par les rg je suis épié
quand les khalifes sont sur les terr-sses des cafés
moi j’écris comme un greffier de l’encre au bout d’une griffe
productif mais sans faire de l’alimentaire
c’est tout le défi du r.a.p contestataire
on sort des squeuds malgré les crises financières
afin d’éviter les diverses liquidations judiciaires
chaque sortie sauve les salaires
d’aller bien ça n’a que l’air
l’ensemble des banquiers s’alertent
les plus âgés s’endettent, sous les traites s’enterrent
que vaut l’argent devant la rage d’un groupe de jeune “déter” ?
ajoute à ça quelques tensions familiales
qui nous répètent sans cesse que le rap n’est pas un boulot fiable
ajoute à ça quelques pressions d’imams
qui nous répètent que ne font pas bon ménage musique et islam
maintenant je sais que le diable est dans le détail
que dans la division souvent se cache le sheitan
alors je m’en remets à dieu et à ses scientifiques
je suis un muslim qui fait de la black musique
pourtant je n’ai rien de black je suis tout pâle j’ai même du sang toubab
je ne suis ni serigne touba ni 2pac
je n’ai que la barbe à barry white
et puis j’habite le havre
à l’embouchure de la seine pleine de cadavres
je déclare mon profond respect aux leaders morts
et laisse une couronne de lyrics sur leurs lits de mort
do’a pour malcom, luther king et m-ssoud
sankara, lumumba, arafat y-sser
dîn record humain chaque membre est vital
chaque organe a su se rendre inévitable
d comme déterminé
i pour islam
n comme nécessaire aux hommes aux enfants et aux femmes
c’est de l’hostile gospel, de l’arabospiritual
des mots de velours écrits d’une main de métal
ma profession : gratter des textes sombres
déjà en gestation le prochain album c’est protest song
mais pour l’heure fini de chialer dans les chaumières
j’arrive dans les charts avec la chance du chômeur
et pour le dire rien qu’une centaine de vers frères
sculptés dans le fer par l’arabian panther



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