rohff - génération sacrifiée lyrics
[intro]
ils nous ont pris pour des teu-bés…
sachez que…
[couplet unique]
si autant de jeunes se sacrifient, ce n’est pas pour rien
y’a aucun plaisir à se suicider, ce n’est que pour -ssouvir notre faim
avant la fin de cette chienne de vie, on espère en vain respirer une meilleure vie
enfin quitte à risquer sa vie en chemin, c’est notre avis
toute une génération noyée par la fume, la solitude
et quand on marche en bande chacun a son vécu, son att-tude
ses réactions, ses pulsions, ses ambitions, ses directions
le plus souvent dans le banditisme, les transactions
pour les gens qui font de l’argent, intelligemment
quant aux mineurs qui agressent les gens dans la rue, méchamment
un conseil : joue pas le malin avant que ce soit trop tard avant que tu f-sses de la taule
tombe dans la fume, l’alcool, va à l’école
déconne pas car c’est ta mère qui en souffrira
tes pet-ts frères que t’influenceras, l’etat qui en rira
écoute-moi : fais pas la tête de mule, ou conneries sur conneries t’acc-mules
pendant que tu te la racontes devant tes potes, c’est le système qui t’encule
c’est ridicule, combien ont commencé comme toi ?
et aujourd’hui plus âgés que toi, combien regrettent la chance que t’as ?
génération sacrifiée, j’explique pourquoi c’est comme ça
pourquoi on est comme ça, qu’est-ce qui nous pousse à faire ça
je vois qu’ils parlent de plus en plus de délinquance à la télé
laisse-moi m’en mêler, je mène le débat de tous ces enculés
politicards de merde, démagogues, rohff refuse le dialogue
ils nous prennent pour des mongoles, veulent qu’on consulte des psychologues
ils se foutent de notre gueule, nous endorment avec les grands mots français
j’ouvre ma gueule, hardcore, révolté aux sourcils froncés
je récite la vie de tous les jours, ça se p-sse en bas des tours
des cités hlm, mon ghetto et ses alentours
hardcore le décor qui m’entoure, je t’en prie viens faire un tour
tu sais très bien où ça se trouve, donc ne fais pas de détour
approche de la délinquance, des mauvais garçons en abondance
fais face aux conséquences de ton inst-tution de ton intelligence et de tes circonstances critiques
etat d’urgence chaotique pour les familles d’afrique
entourées que de racistes et de flics
en majeure partie, y’a que des ciste-ra
répartis dans la police, justice en tant que magistrats
complices de l’état et du programme qui nous est imposé, croyant apprivoiser
par la prison ceux qui veulent s’opposer
mais rien à foutre pour les cas sociaux qui sortent du placard
c’est la banqueroute donc on revient au point de départ, prend la même route
vu que rien n’a changé et que sans argent impossible de te ranger
en france, même avec des papiers, t’es qu’un étranger
sachant qu’ils volent notre oseille, ce qui fait de leur vie une merveille
veulent qu’on sommeille dans la misère jusqu’à que la mort nous réveille
à la veille de la fin du monde, l’amour m’a rayé de son parcours
t’es allé en cours courir les risques afin de trouver une porte de secours
ici personne crie au secours, c’est chacun pour soi
on conçoit s’en sortir sans compter sur qui que ce soit
tous dans le même cas, famille nombreuse c’est galère
déconcerté par une enfance laborieuse, c’est l’échec scolaire
maintenant, c’est la rue qui t’attend au tournant
c’est pas de ta faute ni celle de tes parents, c’est celle du gouvernement
qui fait payer les fiscs, les impôts
à nos parents à plein pot, qui eux travaillent sans repos
sachant qu’ils ont des gosses à nourrir, leur scolarité à suivre
le loyer, l’électricité à payer pour survivre
avec quoi ? une misère, comparé à vos salaires
bande d’enculés de vos mères, à cause de vous, on fait pleurer nos mères
comment veux-tu qu’il règne une bonne atmosphère de famille
qu’il y ait de l’affection, du bonheur, comme chez vous les ches-ri ?
avec une telle situation, y’a de quoi péter les plombs sous la pression
vous sacrifiez notre génération
nous, jeunes du ghettos souffrons d’une douleur atroce
qui nous vient du fond du coeur, ce qui nous rend plus féroce
car le contenu de nos coeurs renforce nos conceptions de la vie
les mauvaises péripéties, nous endurons endurcis, noircis
renferme notre état d’esprit de rage provoque l’orage
qui, lui, fait tomber les larmes comme la pluie
aujourd’hui, le sang coule autant qu’hier
parce que le système pose le même problème qu’hier, cause des pulsions meurtrières
les jeunes s’affrontent malgré que c’est le même combat
deux trains qui se rencontrent à 100 à l’heure ça fait des dégâts
du carnage, dans le bain de notre sang on nage
et quand on s’entretue c’est pour leur victoire qu’on s’engage
dans ma rue, y’a que des mecs qui biz, des pet-ts qui jouent au foot
quand aux toxicos qui se shootent, je leur fais pas la bise mais je les shoote
parce que tu vois, moi la came ça me dégoûte, écoute
si toi tu la refourgues c’est ton problème, chacun sa route
en ce qui me concerne j’ai -ssez de poisse pour que j’en rajoute
et j’ajoute, que j’ai foi en dieu, et l’enfer je redoute, j’ai des principes
je suis pas de ces types qui s’affirment comme disciples du sheïtan
participent au triomphe du haram
j’anticipe, 6-6-7 façon de marcher de travers
manière de la remettre à l’endroit, car ils nous la font à l’envers
et il s’avère qu’à tout les coups c’est nous qui payeront les risques
dans ces lieux spéciaux construits pour les cas sociaux
t’as compris : la son-pri, afin de nous priver de notre liberté
on fait le nécessaire pour vivre et on survit dans la pauvreté
en gros on préfère mourir debout que vivre à genoux
ils nous appellent “voyous” parce qu’on déjoue les plans qu’ils projettent sur nous
en gros je sais ce qu’est le mal et le bien
et j’ai vu que nous faire du mal leur faisait du bien
ils nous ont tout donné pour nous détruire, anéantir
et à partir de leurs projets ils comptent tout reconstruire
ils se tapent des délires sur notre dos, mènent des expériences
prennent pas conscience qu’ils nuisent gravement à notre existence
quand je pense qu’à vitry à 16 ans ça braque des banques
ce qui montre à quel point c’est l’argent qui manque
je crois qu’ils se rendent pas compte qu’ils mettent de l’essence dans le feu
même les pet-ts de la cité tentent de tricher dans leurs jeux
en bas de la pente, on essaie tous de grimper comme on peut
afin de répondre à nos attentes puisqu’on ne peut compter sur eux
influencé par le banditisme, une jeunesse sacrifiée, répondez :
que deviendront les pet-ts de mon quartier ?
puisque le problème c’est l’argent, et sans argent c’est malheureux
c’est vrai qu’il pourrit les gens, mais nous permet d’être plus heureux
car -ssoiffé par un bonheur dont on rêve tant, dont on souhaite tant
paie comptant suffisamment pour être contents
on dit que le temps a pour meilleur amie la réussite
on a trop longtemps attendu donc on procède à l’illicite
on s’incite, s’entraîne, puisqu’on traîne ensemble
vu que nos situations se ressemblent il est normal qu’on s’-ssemble
ensemble, on fait des choses qu’on aurait jamais voulu faire
et quand ça marche mon frère, c’est sûr que t’iras le refaire
c’est plus fort que toi, sans ça tu n’es rien, plus de moyens
t’as froid, t’as faim, tu deviens ce galérien
qui voit les gens p-sser, les belles voitures p-sser
et là tu te sens dép-ssé quand tu sens le temps p-sser
en silence, tu pètes les plombs, tu perds la raison
très vite t’en trouves une autre : celle de la tentation pour l’évasion
tragique destin quand tu as pour option la rue
à l’école tu ne comprends rien, parce qu’au fond tu ne suis plus
donc t’abandonnes, et laisses ça pour tes pet-ts frères
en espérant que tes pet-tes frères vont faire ce que tu n’as pu faire
voilà que tu tombes dans l’alcool, les spliffs, ce qui n’arrange pas les choses
t’es trop fatigué, impulsif, qui revendique une vie en rose
rabzas, re-nois c’est vrai que ce mode de vie est insensé
mais faut à tout prix se reprendre, cessons de nous enfoncer
si tu veux pas comprendre, c’est que t’es un peu défoncé
une fois a jeun réalise enfin dans quel fossé tu t’es lancé
je crois pas que c’est le destin qui veut que tu courre à ta perte
mais le système qui fait de sorte à ce que tu te jettes dans la merde
puis tu refuses de te soumettre et ça ils l’acceptent pas
t’es pas chez toi, donc ils envoient leur fils à tes pas
la police tourne jour et nuit, te voit galérer
pendant que tu joues les caïds dans la rue on t’a déjà repéré
pour un pet-t bout de drogue douce, tu pourrais finir au poste
juste pour te c-sser les couilles, poussé à bout tu ripostes
et là t’as perdu, six millions de façons de nettoyer les rues
“la france aux français”, les immigrés ils n’en ont jamais voulu
dans ma rue, on a des babtous qui ont perdu la boule
ils s’en battent les illes-cou, parce que leur propre bled les refoule
je parle pas de ces bouffons qui ont tout, qui se laissent engrainer
mais ceux qui n’ont rien comme nous, ont la rue pour destinée
c’est triste, ce vice finit par nous avoir
plus tu persistes, plus t’accentues la sentence du pouvoir
[que je sois?] responsable de toutes nos contraintes
ils portent atteinte à nos vies, laisse pas d’empreintes car l’homicide est bien réfléchi
je ressens la crainte en observant de loin les gamins
quand je repense à hier en voyant aujourd’hui j’imagine demain
sur le terrain, ils voudront nous abattre comme du bétail
on fera la guerre dans nos quartiers, transformés en champs de bataille
vu que pour un rien, ils dégainent le p38 pour braquer, rarement a jeun
c’est pas à un alcoolique qu’il faut que tu refiles un tard-pé
une forte pensée aux nôtres tués de la main de la police
protégés par la loi écrite sûrement de la main d’un raciste
pour tous mes frères incarcérés, au microphone j’insiste
je suis pas venu là en tant qu’humaniste, mais en tant que soldat qui résiste
même si on en a marre, qu’ils ont tourné nos vies en cauchemars
nous ne perdons pas espoir, nous resterons débrouillards
je pense qu’à l’avenir, faudra penser à construire d’autres prisons
parce que le béton voit grandir sur lui des nouvelles générations
[outro]
ouais je te parle des marmots qui jouent au foot à la cité, hein
pour l’instant ils sont inconscients
mais bientôt ils seront conscients que sans argent tu n’es rien
et ils feront tout pour l’avoir, comme nous ils vont se démerder
hein, je vais pas te faire un dessin
et ils iront cjd au grand quartier
et avec fierté ils en parleront comme beaucoup aujourd’hui
tu vois, pourtant au départ on était tous des bébés innocents…
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