spoke orkestra - compter lyrics
les années sont comptées
les gens sont comptés
les thunes sont comptées
les beaux jours sont comptés
les moutons sont comptés
il semblerait qu’il n’y ait pas -ssez de place ici
pour un monument aux morts
pas de pleur, sans couronne
pour ceux p-ssés ici en laissant des sourires pour toute trace
il semblerait qu’il n’y ait pas -ssez de place ici
tant le béton a d’appét-t
on a perdu
les couleurs
elles sont enfermées dans un lieu dont on nous refuse l’accès
on a perdu
toute notion de bien ou de mal
les théories se sont crashées
aucun rescapé, et…
les amis sont comptés
les points sont comptés
les morts sont comptés
les p-ssagers sont comptés, recomptés
les bulletins de vote sont comptés
les intérêts sont comptés
pourtant, nous les aimions, ces visages balayés en un coup de vent
pour ceux qui ne savent pas qu’ici entre deux noms anodins
le taux de mortalité juvénile bat son plein
on a perdu
des bribes de ce qui nous rapprochait de l’idée qu’on voulait bien se faire de l’humanité
on a perdu
l’occasion de se taire
et par la même, de feindre notre intérêt pour le tout et le rien
le vide et le moins plein
on a perdu
le temps p-ssé dans les camps de la mort est compté
les rations sont comptées
les idées sont comptées
les fautes sont comptées
les nuits sont comptées
vous vous plaignez toujours
complexe d’infériorité diront certains
martyrs compulsifs prétendront les autres
grossièrement maquillés avant de p-sser dans l’émission de 19 heures
celle qui détend
pleins feux sur les comiques
la chanteuse adolescente acnéique
les hommes politiques ennemis de toujours qui se serrent la main
hors antenne
il n’y a aucune explication ni officielle, ni officieuse sur nos pertes légères le mois dernier
désormais elles nous handicapent au dernier stade
les kilomètres sont comptés
le dessert est compté
le service est compris
les additifs sont comptés
les neurones sont comptées
les pieds sont comptés
l’eau est comptée
ils ne veulent pas, ne souhaitent pas savoir combien de cortèges nous avons en tête
des habits blancs pour l’occasion
c’est parfois la couleur du deuil
on a perdu
la foi et le lien
le tien et le sien
le courage et la peur
on a perdu
notre corps
il s’est disloqué à cause du choc de l’atterrissage
on a perdu
les prisonniers sont comptés
les secondes avant la fin de la chanson sont décomptées
les manifestants sont comptés
le succès est compté
la taxe est comptée
les caractères sont comptés
il semblerait qu’il n’y ait pas -ssez de place ici pour parler de souffrance mot quasi interdit
il vous faut de la lumière, nous ne voyons que des ombres
il faut aller vite, écraser, tout écraser pour p-sser à la page suivante
insignifiante à souhait
un peu moins de cellulite cet été ?
nos facultés de raisonnement, de jugement, notre appréciation de la distance
on a perdu
la faim, la soif, le goût, l’envie, le désir
les éléphants vivants sont comptés
mes fois où c’est pas n’importe quoi sont comptées
la distance est comptée et
le temps de temps de parole est compté
nous avons vissés au corps des dates de décès
quatre chiffres, une pierre, une terre silencieuse
il a fallu se taire pour vous laisser vivre, enfin faire comme si
il semblerait qu’il n’y ait pas -ssez de place ici
on a perdu notre route, pneu crevé pas une station en vue, plus une goutte d’eau dans la gourde
le vent balaie l’espoir, du moins ce qu’il en reste, le vent balaye, et il fouette le visage
on a perdu notre regard, puisqu’on a perdu notre pans-m-nt plasma, et tout le reste avec
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