billy baroque (a.k.a. billyboy) – montreuil lyrics
[verse 1]
au bout de ma rue c’est montreuil
soufflé le brouillard j’en franchis le seuil
des gosses m’y font des grimaces
des chats m’y font des clins d’oeil
en vrai c’est pas loin mais mon coeur s’y emballe
poussé par les feuilles ma rêverie s’y étale
servie la soupe chaude repousse un peu la misère
c’est pas paris mais mon ode est pour cette sale guerrière
prestige emboucâné commissure du sight-seing
j’entends son coeur cond-mné par ses fêlures pas bling-bling
des halles cramoisies, son mât est cramé
mais sa galère tient la route malgré ses rames rouillées pas de
murs à son entrée la porte est ouverte
sous couvert du periph’ des têtes dép-ssent des tentes entrouvertes
sous sa croûte le cuir se vend pas cher
des bijoux hybrides colmatent les beautés amères
des beautés fatales sans thunes aux brides abattues
maquillage criards hilares couleurs inattendues
au bout de ma rue c’est l’ailleurs
j’y vois poindre l’inconfort mes racines à l’incinérateur
quand j’y vais j’aimerais venir de là-bas
j’invente le p-ssé que même en bossant très fort, bah, j’aurais même pas
j’ai pas le quart du vécu de cette dame
mexicaine cougar confondue en méfaits notables
j’ai pas le confort du hamac dans la rue
vue sur trottoir pour certains ça reste une chambre avec vue
réfugiés perdus que le vent cisèle
quand tas froid aux mains eux c’est leur âme qui gèle
c’est pas la meilleure vente l’agence de voyage
birthday land, c’est plutôt la carte postale qui tache
[chorus]
j’irai là où est mon coeur
j’irai là où est mon coeur
et si mon coeur est a montreuil
soufflé le brouillard j’en franchis le seuil
j’irai là où est mon coeur
j’irai là où est mon coeur
prendre mes racines et durcir mes feuilles
c’est pas au bout du monde, quoique
amoureux j’y tombe et c’est là qu’on m’y cueille
j’y tombe encore et je m’y recueille
[verse 2]
pour pas y être étranger faut vouloir y vieillir un peu
vouloir être dérangé avoir un peu le goût du feu
pas celui qui brûle mais celui qui anime
qui te consume avec la france qui trime
c’est mieux que celle triche qui fait faire des rimes riches
joyeux drilles restent marrants même en se caillant les miches
haranguent ma ballade j’interromps une sérénade
j’ai bousculé un molosse me voilà dans la panade
y’a des zonards que j’aime d’autres que je déteste
y’a des mecs qui sont pas des taulards mais presque
y’a des mecs qu’ont des gueules de marins qu’ont jamais pris le large
tu sais les gens dont on se sert pour définir la marge
chauffeur de taxi au rabais qui se fade que les touristes
baragouinent que c’était mieux dans les années 90
j’suis pas un touriste j’m’appelle billy
et j’suis pas du quartier
mais j’aime bien y trainer on s’en fout allez y roulez
à montreuil y’a la france qu’est morte dans les chansons de renaud
y’a des fantômes que je vois même pas mais qui me chuchotent « t’as vu ? c’est beau”
la teigne est là au coin du bar du marche
j’lai vu se faire reconduire en bonnet difforme, tab-ssé
[chorus]
j’irai là où est mon coeur
j’irai là où est mon coeur
et si mon coeur est a montreuil
soufflé le brouillard j’en franchis le seuil
j’irai là où est mon coeur
j’irai là où est mon coeur
prendre mes racines et durcir mes feuilles
c’est pas au bout du monde, quoique
amoureux j’y tombe et c’est la qu’on m’y cueille
j’y tombe encore et je m’y recueille
[verse 3]
c’est pas au bout du monde, quoique
on oublie toujours que ça dépend d’où tu pars j’crois bien que
y’a des billets trop chers et d’autres pas -ssez
pour du tourisme cache-misère vendu sur papier glacé
j’y prends mon bain de foule ou chacun a son moule
même pas à contre-courant j’y créé ma propre houle
ni de gauche ni de droite j’arrive par derrière
je cours après la nuit je slide sur la barrière
j’y prends de la hauteur je m’y improvise auteur
pour des rimes à trois sous je m’autorise quelques heures
p-sser du plumard à la plume j’y racole, je m’y allume, j’y rigole, je m’y amuse, je m’y invente un salut
sur la 9 ya les diables des chansons d’higelin
vampires marabouts chelous diablotins
on y pêche à la ligne la p’t-te pièce à votre bon coeur
ya des têtes que tu r’vois pas
les charclos sont si vieux qu’ils y meurent
(on parlera de montreuil quand elle sera dans les cases bleues du monopoly)
je te laisse ton montreuil , je garde le mien
t’y a perdu ton lar’ feuille, j’y ai trouvé des copains
[outro]
j’irai là où est mon coeur
j’irai là où est mon coeur
prendre mes racines et durcir mes feuilles
c’est pas au bout du monde, quoique
amoureux j’y tombe et c’est la qu’on m’y cueille
j’y tombe encore et je m’y recueille
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